La technologie et les prototypes sont bien souvent l’apanage du vélo. L’expérimentation et l’innovation sur nos vélos permettent de changer beaucoup de choses. Bien souvent, les innovations sont expérimentées dans le circuit pro. On pense notamment aux prolongateurs pliables utilisés par Anthony Coste dans le triathlon, la tige de selle télescopique utilisée par Matej Mohoric pour remporter le dernier Milan-San Remo.
Notre assise aussi à vu le plusieurs fois des révolutions. Selles en carbone, tige de selle pour absorber les vibrations. La dernière innovation en date, l’impression 3D. Elle se développe de plus en plus dans le secteur et semble apporter une réelle solution à la problématique de l’assise sur le vélo.
Qu’est-ce que la technologie d’impression en 3D ?
Lorsque nous avons vu pour la première fois une imprimante 3D, c’était lors d’une visite au sein de l’IMREDD (Institut méditerranéen du risque de l’environnement et du développement durable) à Nice l’an dernier. Sur une table à côté de ce gros appareil futuriste, étaient posés différents prototypes d’objets imprimés en 3D. Notamment, une prothèse médicale, des bibelots et une selle de vélo.
On nous a alors expliqué que l’impression 3D représente une véritable avancée technologique dans la création d’objets. Notamment dans la structure des objets et des matériaux utilisés.
Comment fonctionne l’impression 3D ?
La technologie d’impression 3D est une technologie qui permet de construire presque n’importe quoi du moment que vous disposez d’un fichier d’un objet modélisé en 3D, d’une imprimante d’impression 3D et d’un matériau pour l’impression 3D. L’imprimante va venir imprimer l’objet couche par couche pour donner forme à l’objet en prenant en considération le fichier de modélisation comme patron. La diversité de matière qu’il est possible d’utiliser est importante et permet d’utiliser diverses propriétés de ces matériaux.
Bien sûr, nous grossissons un peu le trait pour vous permettre d’assimiler le concept de cette technologie. Dîtes-vous qu’il est possible de construire des pièces particulières à l’unité, en série voire même des maisons entières grâce à du ciment. Cela permet en autre de faire du sur-mesure, de réduire les coûts de fabrication des pièces à l’unité ou encore de permettre à chacun d’imprimer des objets chez soi, pour faire du bricolage par exemple. Un excellent documentaire disponible sur Netflix retrace la genèse des premières imprimantes 3D. Nous vous le conseillons.
Pourquoi la technologie d’impression 3D arrive dans le monde du vélo ?
Depuis quelques années maintenant, l’impression 3D s’est emparée de la petite reine. Tout d’abord en entrant par la petite porte des artisans, des geeks sur la fabrication de pièces sur-mesure. Puis via des entreprises de plus grande envergure par le biais de prototypes notamment en passant par les pelotons pro.

Aujourd’hui plus répandue, l’impression 3D offre de nouvelles perspectives économiques et d’innovations à des entreprises naissantes ou encore à celles bien implantées. À titre d’exemple, Superstrata imprime ses vélos en 3D avec de la fibre de carbone par exemple. Autre exemple avec les entreprises Bastion et Sturdy qui impriment des pièces en titane pour leurs vélos.
Fizik et Specialized se sont saisies de cette technologie pour réaliser des selles en 3D depuis 2019. Notamment, car ils y ont vu de nombreux avantages pour les cyclistes.
Les avantages d’une selle imprimée en 3D ?
Les avantages de l’impression en 3D offrent de nombreuses possibilités pour les entreprises. Deux axes sont envisageables pour créer des selles imprimées en 3D par des entreprises.
Le premier est de créer un produit totalement sur mesure afin de créer une selle pour limiter les douleurs des cyclistes. C’est à dire qu’on va simplement modéliser l’assise du cycliste pour produire une selle unique. En effet, la problématique des selles traditionnelles est de proposer un produit qui soit “standardisé”, ce n’est pas du sur mesure mais la diversité de modèle et de matériaux fait qu’il est en théorie possible de trouver la bonne. Cependant cette quête peut-être très longue.

Le second axe est de créer des selles en plusieurs modèles. Un peu calqué sur les modèles des selles traditionnelles tout en travaillant plus en profondeur grâce à la modélisation 3D. Les ingénieurs vont pouvoir mixer différents matériaux, différentes formes de selles pour pouvoir limiter les forces mécaniques sur le bassin du cycliste. Ainsi, l’architecture des selles de vélo est faite en alvéoles pour pouvoir répondre directement aux points d’appuis et des changements de position du cycliste sur le vélo.
Ses inconvénients?
Sur le papier, les avantages de l’impression 3D sont très séduisants mais voilà, le ticket d’entrée pour s’offrir une selle en 3D est important en moyenne plus de 300€. Et c’est normal. Comme toute nouvelle technologie naissante, le coût d’acquisition d’une imprimante 3D est élevé pour les entreprises, ainsi que les matières et cela se répercute sur le prix du produit. C’est pour cela que les prototypes sont utilisés pour de la performance afin de faire une percée dans le marché par le haut. Ainsi, ces utilisateurs sont les adopteurs de cette nouvelle technologie. Néanmoins, plus la technologie sera répandue, moins elle sera chère, le prix des selles de vélos imprimées en 3D devrait baisser d’ici les prochaines années.
Un autre inconvénient est la durabilité de ces selles. Cette jeune technologie ne bénéficie pas du recul que nous possédons sur les selles en mousse. Est-ce qu’elles vont plus durer dans le temps que nos selles en mousse ? Nous ne pouvons pas répondre à cette question et seul le temps nous le dira. En tout cas, l’architecture en alvéole permet de nettoyer facilement les projections de boue et de nettoyer simplement ces selles. Mais nous ne doutons pas que la durabilité est mise à l’épreuve.
Le déploiement de ce type de technologie est intéressant à voir. Le peloton pro commence à saisir les avantages et les selles de “série” en 3D équipent les vélos des passionnés. Peut-être que nous vivons une petite révolution comme avec l’arrivée du carbone peut-être pas et que cela restera des produits de niche pour passionnés.