[ Parcours vélo de route : 70km, 1140m D+, intermédiaire]
Nous avons tous nos boucles et nos itinéraires vélo favoris. Le mien longe la Côte d’Azur vers l’Italie mais bifurque avant, il monte sur les falaises et passe sous un vieil orme à Gorbio. Il continue ensuite de serpenter vers le soleil. Aujourd’hui, je vais vous faire découvrir mon parcours vélo favoris : Gorbio et la Piste de la Coupière.
Un parcours vélo serein vers Gorbio
Au départ de Nice, il faut prendre la direction de l’Italie. Longer la côte vers Menton. Le matin, ce parcours vélo est très agréable. On double le port de Nice et on prend la direction de Villefranche sur Mer. Lorsque l’on plonge sur la ville et sa rade, un spectacle comme nul part ailleurs attend le cycliste. Un bras de mer qui vient embrasser la terre, une foule de navires et de plaisanciers.
On profite et on flâne. La mer et son ressac nous accompagnent longtemps, même lorsque l’on arrive près de Monaco. On se prend pour une formule 1 lorsque l’on remonte la Principauté. Une mécanique rutilante qui aurait un train de sénateur.
Une fois dans le Cap-Martin, je vous invite à profiter du panorama qui s’ouvre face à vous. Les montagnes enlacent la ville de Menton et se glissent tout doucement dans la mer. On profite encore un peu de ce calme sur la promenade qui longe la mer avant d’attaquer les premières pentes qui nous mènent à Gorbio village.

Gorbio, un village perché chargé d’histoire
Gorbio est un village âgé, très âgé. Même si la route qui y mène n’est pas un véritable challenge en soit, il faut la respecter. Pensez-y lorsque vous y monterez. Le village doit sa forme actuelle grâce à sa transformation en une ancienne commanderie templière par le Compte Ottone II de Vintimille. Les ducs de Savoie, les comtes de Provence et les Lascaris vont se partager ce village perché durant tout le moyen-âge. Ce n’est qu’en 1860 que le Gorbio est rattaché à la France.

Des reliques d’antan nous montrent que Gorbio est une vieille dame. L’orme qui trône au centre est un témoin direct d’un temps révolu. Sur notre parcours, il siège comme le spectateur du temps qui file. Planté en 1713, l’histoire locale veut qu’il ait été planté à l’occasion du traité d’UTRECHT lorsque le comté de Nice repassa sous la bannière des ducs de Savoie. Un dicton du XVIIIème siècle nous apprend que sous l’orme des décisions importantes étaient prises par les habitants de Gorbio. “Tout homme, sous l’orme, est un homme “INTERO”, comprendre que chaque homme est fort de ses droits.


La Piste de la Coupière
Ensuite notre itinéraire nous fait passer devant une petite chapelle et un petit cimetière avant d’entamer la Piste de la Coupière. Ce serpent de béton long de 2,42 km est une curiosité en soi. Quoi qu’il en soit les premières pentes nous accueillent avec des lacets étroits. Cette langue de dalles de béton posée à flanc de montagne nous mène vers des paysages magnifiques sur Menton et la frontière italienne. Le décalage que provoque cette piste sous nos roues est une expérience particulière. La succession des dalle produit une symphonie particulière à cause de l’enchainement des plaque de béton à chaque tour de roue. Par conséquent cela donne l’impression de partir à l’aventure, d’emprunter une route secrète. Si bien que cette piste à quelque chose d’excitant !

Enfin la piste nous offre une autre perspective sur la Principauté. Nous débouchons au Col de la Coupière (440m) et la descente qui s’ensuit est dangereuse. Je vous recommande de la prudence. Le pourcentage de pente est colossal (15% même en descente, ça fait peur).

À l’Eze
Notre route nous mène ensuite sur les pentes du Col d’Eze par son versant est. Ici la route monte tranquillement. Elle fait le dos rond sous le passage de nos roues. Comme un vieux chat qui se prélasse sur les pierres chaudes au soleil. Nous atteignons rapidement la Turbie. Ici vous trouverez aussi une fontaine si vous souhaitez vous désaltérer ainsi qu’une boulangerie.
La suite de l’itinéraire est beaucoup plus roulant. Nous profitons ensuite d’un paysage de carte postale sur Saint-Jean Cap Ferrat. On toise de la tête et des épaules le littoral. On se sent léger.
Une fois arrivé au col nous entamons la descente vers Nice. La route est belle. Elle nous accueille comme une vieille amie. Elle nous connaît. Nous entraîne jusqu’au cœur de Nice et nous dépose sur le Port non loin de notre point de départ, celui de la Chaise Bleue. Face à la mer et son ressac.