Parmi les traces off-road les plus réputées au monde, la région niçoise est bien pourvue. Et pour cause, le Komoot Torino-Nice Rally fait de la Côte d’Azur une partie de son terrain de jeu. Avec son départ de Turin en Italie et une arrivée à Nice, ce sont près de 700 km qui alternent entre les pistes et l’asphalte plus ou moins défoncés qui attendent les cyclistes qui s’engagent sur cette trace. Avec au menu une traversée des Alpes du sud et ses plus beaux cols routiers et off-road pour environ 20 000m de d+. On vous présente le menu copieux d’une belle semaine à vélo !
Le rallye Turin-Nice, la genèse d’un monument du bikepacking
Lancée en 2015, sous le nom du Rally Torino-Nice par James Olsen. Cette trace est née dans l’optique de faire découvrir des cols et des routes qui n’étaient alors pas très connues. Ces routes sont alors empruntées pour réaliser des jonctions avec les cols les plus célèbres : Colle Finestre, Col Agnel, l’Izoard… La trace réalisée relie des petites villes et villages qui font autant office de lieux de ravitaillement que de points d’étapes pour les participants à cette trace.
Ainsi, chaque année début septembre, près de 150 cyclistes s’élancent sur la trace munie du fichier GPS distribué par l’organisation du TNR qui inclut aussi des routes alternatives. Elles peuvent être bien utiles si les participants sont pris de court par des intempéries en montagne.
D’aveu des organisateurs du TNR (Torino-Nice Rally), le terme « rally » employé offre la possibilité aux concurrents de prendre eux-mêmes des décisions et de pouvoir emprunter différents revêtements et traces. Cette trace était aussi l’occasion pour eux d’essayer leurs gravel sur un itinéraire off-road. Discipline alors naissante en Europe.
La trace originelle n’est plus d’actualité, elle était beaucoup trop exigeante et pas vraiment adaptée au bikepacking et plus largement au gravel. Les pionniers du TNR portaient alors leurs vélos sur des portions beaucoup trop accidentées. En 2015, cette édition test des organisateurs leur a permis de valider certaines portions ou alors de revoir leur trace. La première édition officielle en 2016 donnera le ton sur la poursuite de l’évènement. À noter que la trace est à réaliser en totale autonomie, les cyclistes ne pouvant compter sur une aide extérieure. Aujourd’hui Komoot supporte l’organisation de l’événement et y prête son nom pour devenir le Komoot Torino-Nice Rally.
L’épique et l’émerveillement bien avant la performance
Ce qui fait toute la particularité du TNR, est qu’il ne s’agit pas d’une course. C’est plutôt un challenge épique pour les cyclistes qui s’élancent à l’assaut des différents cols des Alpes du sud. Lancés en complète autonomie, les cyclistes partagent des moments bien éloignés de ceux d’une course.
La trace longue de 700 km les entraîne de Turin à Nice en passant par des lieux incontournables mais pas si simples d’accès. L’enchaînement de cols à haute altitude (parfois à plus de 2000m d’altitude) et la météo rendent ces lieux encore plus mythiques.
Colle delle Finestre emprunté par le Torino-Nice Rally
Le Colle delle finestre est un col à part. Il culmine à 1700m d’altitude et est long de 18km. Sa particularité est qu’il offre un changement de revêtement dans la dernière partie de son ascension. L’asphalte fait alors place à la piste en terre défoncée. Cette route militaire construite au 18ème siècle servait à faire monter l’artillerie en haut du col sur des pentes atteignant parfois près de 9%. La route défoncée serpente entre pont, forêt et épingle.

Strada dell’ Assietta, autre route militaire du Rally Torino-Nice
Autre route militaire empruntée par le TNR, la Strada dell’ Assietta se mérite. De son grand âge, 120 ans, cette route en terre enchaîne des ascensions entre plusieurs cols de 2200 à 2500 M au-dessus de la vallée de Susa. Longue de plus de 30 km, cette route vous entraîne vers Sestrière avant d’entraîner les cyclistes vers la frontière française. Parsemée de refuges et de forts militaires, cette route est chargée d’histoire et apporte une touche de grandeur au TNR.

Via del Sale et le refuge Don Barbera
Bien connue des niçois, la Via del Sale marque un tournant dans le TNR. En effet, elle vous entraîne sur le territoire français par les pistes de terre. Cette route historique est le résultat des échanges de sel dans la région de la Ligurie-Piémont. La via del Sale fait partie d’un réseau plus vaste de routes commerciales qui relient la côte ligurienne avec la vallée du Pô, la côte d’Azur et Turin.
Cette route est largement marquée par les guerres, de nombreux bunker érigés par l’armée italienne culmine tout du long. La trace du TNR entame la via del sale à l’est du Col de Tende et poursuit son cheminement à travers les pistes de gravier.

Le refuge de Don Barbera à 2079 m d’altitude constitue un point d’arrêt pour les cyclistes qui l’empruntent. Le paysage autour de ce refuge constitue l’un des plus beaux le long de la trace et offre une vue imprenable, il n’est pas sur la route principale mais le détour n’est pas si long d’après les fichiers GPS de l’organisation.
“LITTLE PERU” et le Rifugio Gardetta
Peut-être l’une des sections les plus célèbres du TNR tant le dépaysement est total. Cette section en terre surnommée ‘Little Peru” offre des paysages proches de ceux de la Cordillère des Andes. Les organisateurs proposent deux voies pour accéder à “Little Peru”; Les deux voies sont différentes par leur approche et leur revêtement mais aucune des deux n’est simple à prendre en main. Néanmoins, la récompense offerte par le paysage vaut les efforts déployés pour arriver ici. Le refuge Gardetta est un arrêt obligatoire pour se reposer avant d’entamer la dernière partie du TNR qui s’élève une dernière fois vers le Turini puis qui plonge vers Nice.

Trace mythique si l’en est, le Komoot Torino-Nice Rally attire des grands noms de la discipline. Lael Wilcox est notamment venue en 2021 pour une édition réservée aux femmes. Chaque année entre Janvier et Mai, les inscriptions ouvrent pour ce challenge en autonomie. Peut-être serez-vous au départ de la prochaine édition ?