Véritable acteur du paysage français du e-commerce, Beastybike propose à la vente depuis 2013 de nombreuses références pour les cyclistes. Bien connu à Paris grâce à ses deux magasins, l’entreprise a su s’imposer auprès de la communauté du fixie et des cyclistes urbains. Depuis 2016, Beastybike est de retour sur les terres de son fondateur. Yves Mazé est un niçois et c’est depuis la région niçoise qu’il nous parle de son entreprise.
Beastybike et tout commença dans un dressing
Pour Yves, le vélo est avant tout une histoire de souvenirs. Le Tour de France, le spectacle des années 90, les vélos vintages, les batailles dans les cols, Virenque, Pantani et consort ont animé sa jeunesse. Les goodies, ceux de la caravane et les accessoires l’ont toujours fait rêver. Pourtant, rien ne semblait le rapprocher du monde de la petite reine.

Fonctionnement Start-up, avant même la notion de Start-up
Parti s’exiler à Paris pour suivre sa carrière d’ingénieur dans les Télécoms, un virage s’opère. En 2013, le fixie est déjà présent à Paris et il va débouler dans sa vie. L’ingénieur décide alors de revêtir le costume de l’entrepreneur du cycle après ses heures de boulot. Jusque tard le soir, il code et développe Beastybike. De ses aveux et grâce à ses notions en développement, il crée une bêta fonctionnelle de sa boutique, mais rappelons nous, en 2013 le e-commerce n’était encore qu’à ses balbutiements en France.

Et avec un ami, William, ils créent ensemble Beastybike dans le dressing de Yves. Aujourd’hui, le duo s’est scindé mais la passion de faire différemment que les autres acteurs restent bien ancrés. Yves se souvient bien de son premier client. Les yeux rivés sur son moniteur, il suit et traque le parcours utilisateur. De page en page, il scrute et analyse le cheminement et au final, la première vente.
“J’avais les yeux rivés sur Analytics, je le voyais. Ça a duré environ 45 minutes. Ce jour-là j’ai gagné mes premiers euros.”
De même, plein d’émotions, Yves revient sur la rencontre avec le commercial de Cinelli. La marque occupe une place particulière parmi les marques du cycle et intimidés par cette aura, les comparses de l’époque accueillent le représentant de la marque dans le salon d’Yves. “Voici Beastybike”. Galvanisé par la passion des deux amis, Cinelli s’engage avec Beastybike et débute alors une véritable razzia sur les marques de renommées en France.

Stratégie phygital
Cinelli, Ortlieb, Restrap, Look, Aventon et de nombreuses autres marques séduisent les clients Beastybike et participent à l’essor de la boutique en ligne. Mais Yves et son équipe ne s’arrêtent pas là et ont écouté leurs clients. Il ouvre l’Hirondelle dans le XVème à Paris.
Faisant écho à une ancienne marque de vélo, l’Hirondelle ouvre en 2015 avec la volonté de proposer quelque chose de différent que dans les magasins traditionnels. Les clients ravis peuvent enfin voir les produits avant de les acheter. Et s’ensuit une belle histoire puisqu’un second magasin ouvre à Paris République en 2018. Beastybike s’exporte à l’étranger. En 2017, ouvre une Hirondelle à Meppel aux Pays-Bas.

Ces magasins offrent la possibilité d’établir des stratégies locales et la possibilité de tisser un lien avec les clients. Des ateliers de réparations s’ajoutent aux produits vendus en boutique. Les clients affluent et sont ravis de pouvoir être conseillés avant de choisir l’article qui leur correspond.
Une diversification dans les activités
Avec les tendances qui évoluent, Yves nous confie qu’il a senti l’essoufflement du fixie dans la capitale et les autres villes françaises. C’est pourquoi il reste à l’affût des tendances. Des vélos urbains, avec des vitesses, ont progressivement fait leur entrée dans les boutiques et sur les boutiques en ligne.

Hyper croissance de Beastybike et covid
Depuis 2019, la tendance est au gravel et au bikepacking. L’entrée d’Ortlieb sur les étales dématérialisés de la marque en est la preuve. La Covid aidant, Beastybike a vu la fréquentation en boutique et sur le site internet ainsi que son CA exploser. Les cyclistes et les urbains se sont rués sur les vélos, les VAE et les accessoires avec l’envie de sortir des transports en commun.
Aujourd’hui, BeastyBike distribue de nombreuses marques de renommées comme Look, Stajvelo, Ortlieb, Restrap, Chrome, Oakley, Mavic, Rains ou encore Woom pour les enfants.
Le retour aux sources en terres niçoises
Mais depuis 2016, Beastybike est de retour à Nice. Quitter la région parisienne était une obligation pour soutenir la croissance de l’entreprise. Le foncier parisien étant trop cher, Nice s’est imposée comme une alternative. D’abord dans le quartier Saint-Roch puis dans la nouvelle zone d’activité de Castagniers fin 2020. Ces nouveaux locaux flambant neufs ne sont pas le seul investissement de l’entreprise. Un ERP est venu s’ajouter à la palette d’outils déjà existants pour améliorer la productivité de l’entreprise.
BeastyBike, des outils développés en interne
Parmi les outils développés en interne, Guillaume, associé de Yves, a développé des outils pour configurer son fixie. D’une part, le calculateur de ratio pour améliorer le confort ou à l’inverse la performance de son pignon fixe. Et d’une autre part, le configurateur de fixie pour avoir la possibilité de se commander un vélo fait sur-mesure. Ces outils offrent du confort et des nouveaux services pour les clients de l’entreprise. En résulte moins d’erreur sur les commandes et des vélos personnalisés, cela donne une grande satisfaction aux clients.
C’est aussi la force de Beastybike. Rester indépendant en investissant dans le développement d’outils en interne comme ces outils qui apportent du confort aux clients. Yves a bâti une solide équipe autour de lui et même si le management n’est pas toujours simple avec des équipes situées d’une part à Paris et de l’autre à Nice, il peut compter sur eux.

Yves parle aussi de ses différents échecs. Quitter la sécurité de son précédent emploi et créer sa société n’a rien de facile. L’entrepreneur parle avec autant de pudeur de ses souvenirs d’enfance que de ses échecs, mais il assure que ces derniers l’ont fait grandir. Il en tire des leçons et itère pour corriger le tir. Pour lui, le métier d’entrepreneur est nouveau mais il aime mettre la main à la pâte comme il le dit. Dans les périodes de rush, il prête main forte au picking et l’expédition pour assurer la cadence car le e-commerce s’emporte souvent mais ne s’arrête jamais.
Un avenir porté sur le e-commerce et la diversification
Pour l’avenir, Beastybike mise sur le e-commerce. L’entreprise est bien au courant de ses défauts et souhaite les corriger. Indépendant depuis toujours, Beastybike cherche à continuer sur sa lancée en stabilisant sa croissance. Mais d’autres projets pourraient aussi voir le jour. L’avenir nous le dira !